20 millions € d’aides aux vignerons ravagés par le mildiou en 2023
En collaboration avec le gouvernement, l’Assemblée nationale décide de voter pour un fonds d’urgence de 20 000 € par domaine pour soutenir les vignobles les plus touchés cette année, du Gers à la Gironde. La récolte historiquement faible de Bordeaux est un exemple. Les compagnies d’assurances ont négligé de soutenir les viticulteurs en raison de la forte pression du mildiou ce millésime. Cependant, l’Assemblée Nationale a adopté un amendement à l’unanimité des 122 députés le 8 novembre pour accompagner les viticulteurs les plus en difficulté financière suite à l’épisode de mildiou, qui a eu un impact important en Dordogne, Gironde et Gers. L’amendement prévoit la création d’un fonds Cette proposition inattendue a été soumise par le député Jean-René Cazeneuve (Gers, Renaissance), rapporteur de la commission des Finances. Cette proposition inattendue, déposée le 8 novembre, vise à fournir de l’aide en utilisant le dispositif de « compétitivité et durabilité de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt » du Projet de loi de finances pour 2024. L’amendement adopté stipule que « cet outil permettra de verser une aide dans la limite du plafond de minimis de 20 000 € sur trois années glissantes ». Cet amendement, qui a “un peu surpris tout le monde” dans l’hémicycle, a été approuvé par le gouvernement et sera repris dans le projet de loi après l’application de l’article 49.3 de la Constitution par le gouvernement. Pascal Lavergne, représentant de la Gironde (Renaissance), a signé l’amendement avec d’autres représentants viticoles. alors que les vignerons, même avec une assurance, se sentent souvent seuls.
Stéphane Gabard, président du syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur, estime que cet amendement est une petite victoire face aux conséquences économiques du mildiou. Cependant, il reconnaît que le dispositif n’est pas parfait, car la filière vin a demandé 60 millions € d’aides et que le dispositif retenu fait partie du régime des minimis agricoles, avec un crédit européen plafonné à 20 000 € sur trois ans, même si de récentes aides agricoles .
Stéphane Gabard avertit que les entreprises les plus touchées risquent rapidement d’atteindre ce plafond en utilisant l’outil qui permet de convertir les Prêts Garantis par l’État (PGE) en prêts bonifiés à 2,5 %. Le fonds d’urgence “n’est peut-être pas suffisant, mais c’est une reconnaissance de la souffrance des viticulteurs dans le parlement. Le vigneron de Galgon prévoit qu’en AOC Bordeaux rouge, le millésime 2023 atteindrait 1 à 1,1 million d’hectolitres de vin en raison de l’impact du mildiou et de la diminution des surfaces revendiquées (qui ont diminué de 33 000 ha en 2022 à 30 000 ha), ce qui représenterait la récolte la plus faible des dix dernières années, voire de l’histoire récente. Le vigneron de Galgon remonte à 1991 pour un volume équivalent.Malgré une diminution de presque 500 000 hl de stock, le président de l’AOC Bordeaux demeure prudent : « On ne va pas surabonder le marché, mais on ne va pas non plus le tendre ».
La sécheresse et la grêle doivent également être prises en compte.
Des représentants de la filière du Languedoc-Roussillon (Aude, Hérault et Pyrénées Orientales) restent en contact avec le ministère de l’Agriculture pour demander une aide aux vignobles touchés par la sécheresse sévère qui a causé la destruction des vignes dans ces régions, malgré l’absence de traitement dans cet amendement. « Je salue l’adoption de ce fonds d’urgence qui répond à des besoins exprimés. Si dans l’exposé des motifs seul le mildiou est cité, il ne doit pas être exclusif. La sécheresse et la grêle doivent aussi être pris en compte » pour l’adoption de ce fonds d’urgence qui répond aux besoins exprimés. Si seul le mildiou est mentionné dans l’exposé des motifs, il ne doit pas être exclusif. Jean-Marie Fabre répond que la sécheresse et la grêle doivent également être prises en compte.
Le viticulteur de Fitou (Aude) bénéficiera d’un certain nombre d’outils tels que les exonérations sociales et fiscales (TFNB, MSA…), le soutien aux trésoreries (en collaboration avec le PGE) et les aides à la transformation face au changement climatique (avec la perspective d’un projet pilote de vignoble pour l’irrigation en Languedoc-Roussillon).