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Loi immigration : “Renaissance Gers” revient sur l’indignation de la gauche

« Depuis l’adoption de la loi immigration par le parlement, la gauche, toutes tendances confondues, s’indigne. Elle s’indigne, d’abord, parce que le texte issu de la commission mixte paritaire, qui représente les forces politiques des deux chambres – où elle est minoritaire – est plus dur que le projet initial du gouvernement. C’est une réalité. Le contexte de majorité relative nous force à trouver des compromis, tantôt avec la droite, tantôt avec la gauche. Cette dernière, par posture politicienne plus que par volonté de servir l’intérêt général, est rarement constructive. C’est la gauche qui a préféré s’allier au RN pour voter une motion de rejet préalable et priver l’Assemblée nationale d’un débat serein, qui lui aurait permis de débattre et d’apporter ses modifications au texte.  Elle s’indigne ensuite, notamment par la voix de son Député David Taupiac, parce que la majorité a respecté l’équilibre trouvé par le Parlement via la CMP. Le député de la deuxième circonscription du Gers est pourtant le premier, avec ses amis du groupe LIOT, à vouloir que la démocratie parlementaire soit respectée à la lettre, comme ils l’ont clamé durant la réforme des retraites. M. Taupiac, le consensus démocratique n’a-t-il de la valeur à vos yeux uniquement lorsqu’il correspond à vos attentes ?  Elle s’indigne enfin, parce que le RN annonce une victoire idéologique ! Rien n’a changé pourtant depuis que M. Bardella a annoncé le matin même à la radio que le texte ne serait pas voté s’il comportait des mesures d’intégrations d’immigrés en situation irrégulière, mais qu’importe ! Marine Le Pen change d’avis, la troupe suit et pourra compter sur son allié de circonstance : La gauche ! Elle reprendra son argumentaire, plus haut, plus fort, « victoire idéologique du RN ! », à coups d’images détournées sur les réseaux sociaux, sans jamais parler du fond du texte. Et c’est bien là le problème

Oui, il y a des choses dans ce texte avec lesquelles nous ne sommes pas d’accord. Le Président de la République l’a dit, la partie sur la caution demandée aux étudiants est une vraie mauvaise idée pour l’image de la France et pour le développement de ses relations internationales. Elle est d’ailleurs critiquée par l’ensemble des universitaires. Est-elle pour autant significative d’une victoire idéologique du RN ? Non, clairement pas. D’ailleurs, elle existe aussi en Allemagne et au Canada et n’a pas été mise en place par des régimes d’extrême droite.  Qu’en est-il de demander aux étrangers de résider en situation régulière pendant un certain temps avant de pouvoir toucher certaines allocations (les aides au logement par exemple) ?  Ce n’était pas dans le projet de loi du gouvernement. C’est une concession que nous avons faite aux Républicains, afin de permettre l’adoption d’un texte. Est-ce une victoire idéologique de l’extrême droite, il ne semble pas non plus, pas plus que le RMI (devenu RSA) de Mitterrand, accessible après 5 ans sur le territoire, ne l’était. Par ailleurs, le Danemark, un pays souvent pris en exemple parmi les pays européens pour son modèle social protecteur, applique une durée tampon de 5 ans à tous les étrangers avant de leur verser des allocations.  Enfin, il y a la déchéance de nationalité pour les binationaux condamnés à titre définitif pour un acte qualifié d’homicide volontaire commis sur toute personne dépositaire de l’autorité publique. Cela ne semble pas choquant. C’est même le Président Hollande qui le premier avait tenté d’amener cela dans le débat public à la fin de son mandat .Concernant la dernière indignation qui consiste, pour la trentaine de collectivités départementales dirigée par le gauche, dont le Gers fait partie, à ne pas vouloir faire appliquer la loi .

En France, depuis la Déclaration des Droits de L’Homme et du Citoyen, la même loi s’applique pour toutes et tous. Renforcer l’idée que certains élus seraient au dessus des lois, par les temps qui courent, est irrespectueux et irresponsable. Ces « faux pas » profitent aux « antisystèmes », aux « antitout » et renforcent le nihilisme. Plus qu’à nulle autre période de notre histoire, ceux qui incarnent la République se doivent d’être exemplaires si nous voulons continuer de pouvoir tracer un chemin entre le tumulte des polémiques et la profusion des discours simplistes.

Une fois de plus, les élus territoriaux de gauche, héritiers des élus nationaux qui ont mis ces problèmes sous le tapis, illustrent leur déconnexion et leur mépris envers ceux qui ne pensent pas comme eux. »

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