EXPOSITION ARTISTIQUE AU PROFIT DES ENFANTS DU BURKINA FASO
Du 27 septembre au 28 janvier 2024, l’association Itinéraires Singuliers a eu le privilège d’accueillir une exposition mettant en avant les œuvres des artistes Pepe Doñate et Belin à L’Hostellerie à Dijon. Au cours de cet événement artistique, les visiteurs ont pu découvrir des créations inspirantes et en apprendre davantage sur l’association PARTAGE. Les dons effectués à cette occasion seront destinés aux enfants bénéficiaires de KEOOGO au Burkina Faso.
Lors de la clôture de cette exposition, Alain Vasseur, le Président de l’association, a prononcé les paroles suivantes :
« Chers amis,
L’être ensemble qui unit l’association Itinéraires Singuliers et l’association PARTAGE se joue dans les projets solidaires que nous construisons et les valeurs qui nous rassemblent.
Nous savons, tout d’abord, qu’appartenir à une association, c’est placer sa puissance créative, éthique, humaine et sociale au service du projet qui la fonde.
Être acteur au sein de nos deux association, c’est donc s’inscrire dans une communauté de vie, une vie commune et donc créer du « nous » et du lien pour souder ce « nous » quelques soient nos différences.
Ce nous, nous le construisons autour de nos actions de terrain, facteurs de maillage sociaux et humains, mais également autour de nos accompagnements et de la mise en place d’espaces pluriels, créatifs, éducatifs, sociaux, sanitaires pour améliorer le mieux-être des personnes les plus démunies, les plus précaires.
À la différence de la société qui est beaucoup plus vaste et anonyme, cette communauté de vie est vivante, car elle rassemble des femmes et des hommes qui ont envie de mieux se connaître et de mieux appréhender ceux qui les entourent pour construire demain.
Qu’est-ce qui peut caractériser ce vivant au sein de ce rassemblement de vie ? Premièrement, l’écoute réciproque des uns et des autres et les valeurs communes. Une écoute attentive, bienveillante de ceux avec qui nous cheminons, une écoute primordiale que rien ne peut entamer.
La deuxième règle de notre « être ensemble » s’appuie sur l’amitié et les objectifs de nos deux communautés qui se construisent et se rejoignent autour d’actes solidaires. Elle prend appui sur des bases sociales et culturelles fortes : mutualisations de ressources, échanges de savoir-faire et de savoir-être, rites communs, tâches et travaux partagés.
Bien évidemment, nos communautés de vie ne doivent pas s’enfermer sur elles-mêmes. Elles doivent rester inventives, ouvertes aux grands ensembles de pensée, à la pratique, à la vie collective. Nous devons donc veiller à ponctuer constamment nos actions de points d’interrogation, de points de suspension pour construire un environnement juste, le plus juste possible.
Parallèlement, nos actions doivent toujours s’appuyer sur ce vers quoi toute association doit tendre : un recueillement commun de nos envies au service d’un projet, d’une cause ou d’une idée qui rassemble les êtres humains quelque soient leurs origines. Ce recueillement est essentiel, car il atteint en nous, consciemment ou pas, cette région archaïque de l’expérience cruciale du…partage (justement), de ce grand « nous » qui fonde notre humanité, j’ai envie de rajouter, notre profonde humanité.
Ce partage chaleureux et bienveillant nous l’avons vécu bien heureusement au quotidien durant ces quatre mois avec notre ami Belin si présent durant ces nombreuses semaines pour soutenir les équipes bénévoles de ce lieu, si disponible pour accueillir les publics et ensemencer leur curiosité, si sensible à la qualité de ce qui est autre, si passionné par sa quête de mettre en lumière la face cachée d’un monde qui marche sur la tête et détruit des vies.
Belin, au travers de son parcours éclectique, nous rappelle que toute quête se réalise par un équilibre à trouver et toute créativité repose sur des contraintes et une certaine discipline, celle de maintenir notre geste du quotidien ou notre geste artistique dans le vivant. Le vivant, nous rappelle Belin, est là, autour de nous, dans l’histoire d’un pays, dans la faune et la flore, mais aussi présent en chacun de nous et l’art peut-être un moyen de l’exprimer, de réaliser cette union qui dépasse toutes les frontières, toutes les distinctions de sexe, de corps et d’âme, les dualités physiques ou psychologiques. Il nous conduit à une transcendance, ce ravissement d’être en vie et d’en avoir conscience.
Cette conscience doit devenir un bien universel. C’est pourquoi, vous vous battez chers amis de l’association PARTAGE, pour faire vivre au travers de votre action ce grand rêve humaniste que vous portez depuis tant d’années et que l’artiste Belin accompagne, humblement, avec la vente de ses sculptures, les petites vaches « Marguerite », si sensibles à votre cause : l’aide aux enfants du monde les plus démunis.
Bien évidemment, l’association Itinéraires Singuliers s’associe à ce « nous » sans frontière si indispensable à notre pensée balbutiante et notre terre tellement fragilisée par la surproduction, les conflits, les pollutions qui la malmènent ou la détruisent sans que nous n’en soyons toujours informés ou conscients. C’est ici que l’art joue un rôle important, il nous permet d’équilibrer deux mondes : le visible et l’invisible. Belin s’en fait l’écho au travers de son exposition.
À Itinéraires, nous aimons rappeler que nous sommes ce que nous cherchons et ce que nous cherchons a pour enjeu d’apporter aussi quelque chose d’essentiel aux autres. Cet après-midi en est la démonstration.
Merci donc à vous toutes et à vous tous qui, par votre présence, témoignez de votre qualité de chercheurs et devenez, par la même occasion, les ambassadeurs de ce rêve utopique, crucial et essentiel, qui nous invite chaque jour à faire face à la désillusion pour accéder à de nouvelles profondeurs et convertir, en pluralité, nos chemins de vie.
Alors ! À Belin, merci d’être… À l’association PARTAGE, merci d’être… À vous toutes et tous ici présent, merci d’être… À la vie, au partage, merci d’être… À la vie en partage, merci d’être. »