|

FLEURANCE : « L’heure du crime » au cinéma Grand Angle !

Ce samedi 27 avril, la Floureto a eu le bonheur d’accueillir Pierre Dutil pour la conférence mensuelle de l’association culturelle de Fleurance. Ce jour-là, c’était “l’heure du crime” au cinéma Grand Angle ! Avec passion et précision, l’orateur a raconté à une cinquantaine d’auditeurs deux affaires criminelles qui ont eu lieu dans notre département.

Tout d’abord, l’histoire de Françoise Trenque, une couturière du Gers, qui rappelle étrangement celle de la célèbre empoisonneuse du XVIIe siècle, la Marquise de Brinvilliers. Cela remonte au 20 juin 1828, lorsque tous les membres de sa famille tombent tour à tour malades. À midi, la jeune femme de 24 ans prépare un repas pour son père, sa mère, ses frères François et Joseph, ainsi qu’un ouvrier. Après le déjeuner, trois des hommes présents prennent la route vers Arrouède, où ils construisent une grange sur un terrain familial. Cependant, ils sont pris de fortes douleurs abdominales, de vomissements et d’une soif incontrôlable. Les autres personnes présentes au déjeuner ont également déclaré les mêmes symptômes, mais étrangement, Françoise reste indemne. Finalement, quatre membres de la famille Trenque décèdent dans d’atroces souffrances, cinq mois plus tard. Des éléments troublants attirent l’attention des autorités. Françoise est alors accusée d’avoir empoisonné sa famille avec de l’arsenic et est arrêtée. Malgré ses tentatives de nier les faits qui lui sont reprochés, des preuves médicales et des témoignages accablants la condamnent. Après son procès, Françoise Trenque est reconnue coupable et condamnée à mort. Elle accepte son sort avec résignation et monte sur l’échafaud en septembre 1829, reconnaissant sa culpabilité et exprimant des remords pour ses crimes.

Ensuite, il y eut l’histoire d‘Antoine Cézan, âgé de 31 ans. Cézan était un jeune homme grand, à la peau colorée, au visage ouvert et déterminé. Il portait une large barbe blonde et une petite moustache au menton. Il était un criminel récidiviste. Le 12 novembre 1852, sur la route de Montréal à Mézin, il attaqua les époux Darras de Poudenas pour les voler. Les deux victimes rentraient de la foire de Montréal où elles avaient vendu une paire de bœufs. Cézan les frappa à plusieurs reprises avec un poignard , tua la femme et pensa avoir également tué le mari. Arrêté, jugé, condamné, il fut emprisonné à la prison d’Auch. Le 13 mars 1854, il fut transféré. En voyant le maréchal des logis entrer dans sa prison, Cézan comprit que l’heure de l’exécution de la sentence approchait. Un instant, il avait pu croire que sa demande de grâce avait été acceptée et qu’il partirait pour Cayenne ; mais il ne tarda pas à comprendre l’horrible vérité et il partit résigné et silencieux. Il arriva à Condom à 1 heure du matin, puis à Montréal à 5 heures et quart où, dans la caserne de gendarmerie, on procéda à la toilette funèbre. Il arriva, à travers une foule immense, jusqu’au lieu de l’exécution, en bas de la ville. Cézan monta sur l’échafaud avec fermeté mais sans forfanterie.

Après cette après-midi passionnante, la Floureto donne rendez-vous à ses membres (et aux autres) le samedi 25 mai toujours à 14h, pour une conférence sur “Au plaisir de Dieu”, un livre inoubliable de Jean d’Ormesson qui a été adapté en série télévisée dans les années 1980.

Partagez l'article

Publications similaires