La nouvelle Commission d’enrichissement a été officiellement installée
Le 27 mai 2024, madame Rachida Dati, ministre de la Culture, a procédé à l’installation de la Commission d’enrichissement de la langue française, renouvelée pour quatre ans, lors d’une séance exceptionnelle organisée par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France.
À l’occasion du renouvellement des douze personnalités qualifiées de la Commission d’enrichissement de la langue française, près d’une centaine de personnes étaient réunies lundi dernier au Salon des maréchaux du ministère de la Culture, en présence de Madame Rachida Dati.
Lors d’une séquence introductive, en présence du chancelier de l’Institut de France, Xavier Darcos, et du ministre Jacques Toubon, la ministre, les secrétaires perpétuels de l’Académie française et de l’Académie des sciences – Amin Maalouf et Antoine Triller – et le président de la Commission, Frédéric Vitoux, ont rappelé la précieuse mission du dispositif d’enrichissement de la langue française, que nous envient bien des pays : permettre au français de rester une langue moderne, capable de dire les enjeux scientifiques et techniques contemporains, et accessible au plus grand nombre.
La ministre a également annoncé des mesures pour la maîtrise du français.
Puis, pour illustrer concrètement les travaux de la Commission, quatre termes en cours d’étude ont été présentés par les représentants des groupes d’experts et ont fait l’objet d’échanges lors de cette réunion exceptionnelle :
- doomscrolling, un concept présenté par les spécialistes de la santé, qui pourrait être désigné en français « défilement morbide ». Les points-clés du débat : morbidité, pathologie, répétition et compulsion.
- patent troll, terme étudié par les juristes et provisoirement traduit par « accapareur de brevets ». L’absence d’activité productive et l’objectif mercantile qui définissent ces spéculateurs devraient-ils faire préférer les appellations « chasseur », « pilleur », ou encore « captateur » ?
- sharenting, terme des réseaux sociaux proposé par le collège Culture et Médias : quel point de vue adopter, celui des enfants, exposés, ou celui des parents, qui partagent ? Faut-il intégrer dans le terme et dans la définition la notion d’excès et d’abus (surexposition, surpartage…), qui n’est pas présente dans le terme anglais ?
- predatory publisher, par les experts de l’enseignement supérieur et de la recherche : la locution « éditeur prédateur » est en usage, mais les termes « éditeur parasite » et « publiprédateur », audacieux mais à double sens, ont été discutés.
Les experts, à l’aune de débats, vont poursuivre l’étude de ces termes lors de prochaines réunions puis les soumettront à l’approbation de la Commission d’enrichissement. Rendez-vous dans quelques mois sur le site FranceTerme pour découvrir les termes français et les définitions qui auront été officialisés !
Source texte Ministère de la Culture