Jeux Olympiques 2024 : les Français entre enthousiasme et appréhension
Les jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de 2024 suscitent une large gamme de réactions au sein de la population, de l’enthousiasme à l’inquiétude. Comment les Français vivent-ils cet événement qui débute le 26 juillet 2024 ? Réponses avec le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc).
Une étude publiée en juillet 2024 par le Crédoc évalue la part des différentes opinions sur les jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 et dévoile les profils correspondants. Il s’appuie sur son enquête “Tendances de consommation” réalisée en mars 2024 auprès de personnes majeures résidant en France hexagonale.
Des avis et des profils divers
La perception des JOP est contrastée :
- 47% des répondants affichent un avis nuancé, mêlant enthousiasme et inquiétude. Les habitants de l’agglomération parisienne sont surreprésentés parmi eux ;
- 39% ont une opinion nettement négative. Il s’agit surtout de femmes, d’habitants des zones rurales et d’individus de plus de 55 ans. Selon le Crédoc, ces derniers se soucient davantage de la violence et de l’insécurité et sont plus méfiants envers autrui ;
- seuls 14% expriment une opinion très favorable, majoritairement des hommes, des cadres ayant une vision positive de la consommation (source de plaisir). Ils sont plus optimistes sur l’avenir et confiants dans les institutions, le gouvernement et leurs pairs.
Principaux motifs de rejet : la sécurité, le coût et l’impact environnemental
Les inquiets et les opposants à la tenue des jeux pointent des risques en termes :
- de sécurité (86% des répondants), en lien avec l’affluence et la visibilité internationale de l’événement ;
- de dépenses publiques (85%) ;
- d’impact écologique (72%). Des résidents de sites hôtes craignent que la construction de nouvelles infrastructures ne dégrade les écosystèmes locaux. Ces inquiétudes portent aussi sur le bilan carbone des travaux, des déplacements d’athlètes et de spectateurs étrangers, et sur la production de déchets.
Beaucoup redoutent aussi des perturbations dans :
- leur vie quotidienne. 57% des répondants pensent que leurs déplacements quotidiens vont se compliquer (routes fermées, augmentation probable du trafic) ;
- l’organisation de leurs congés d’été (36% des personnes interrogées). Les jeux peuvent induire des hausses de prix dans les transports et l’hébergement touristique, contraignant certains à adapter ou reporter leurs plans de vacances. De plus, des actifs ont dû prendre leurs vacances à une autre période pour travailler pendant les jeux.
Ce rejet fait écho à des préoccupations sociétales :
- le pouvoir d’achat, principal souci des Français (40% des participants à l’enquête) ;
- la violence et l’insécurité (31%) ;
- l’environnement (20%).
Les jeux peuvent donc constituer un facteur supplémentaire de stress.
Un impact positif sur la cohésion sociale, l’économie et le rayonnement international
Les partisans des jeux y voient une occasion :
- de renforcer la cohésion sociale (71% des personnes interrogées) ;
- d’améliorer l’image de la France (66%) en valorisant ses atouts culturels, historiques et technologiques ;
- de bénéficier de retombées économiques positives. 62% des sondés pensent que les jeux génèrent des opportunités d’emploi, 60% que les équipements et les logements rénovés ou créés amélioreront leur quotidien et 56% que cet événement peut stimuler le produit intérieur brut (PIB) français ;
- d’encourager l’activité physique et sportive des Français (41%).