Carole Joubin expose dans le couloir du temps
Depuis son enfance, Carole Joubin s’exprime artistiquement par le dessin et la couleur. Encouragée dès le collège par ses professeurs d’arts plastiques, elle quitte son Gers natal pour Toulouse, où elle étudie l’expression visuelle. Revenue à la campagne, elle explore sa passion et vit pleinement de son travail de peinture.
Il y a des artistes pour qui la création est une nécessité, un souffle vital. Carole fait partie de ceux-là. Peindre est sa raison d’être, depuis plus de 30 ans, une évidence qui s’est imposée à elle. Fascinée par sa capacité à imiter le réel, elle crée des œuvres réalistes, dessinées et colorées, dans lesquelles la lumière joue un rôle central.
Son style, qui rappelle la peinture ancienne, n’est pas « à la mode » – et elle l’assume. Pour elle, il n’est pas question de suivre les tendances, mais d’explorer son propre chemin, en dehors de l’air du temps.
Lente et minutieuse, Carole travaille exclusivement à l’aquarelle, une technique exigeante qu’elle maîtrise à la perfection. Ses œuvres rappellent les peintures du XVIIe siècle, avec un réalisme saisissant flirtant avec le trompe-l’œil. Mais loin de toute rigidité, elle apprécie dans l’aquarelle une liberté, une légèreté, une absence de contraintes qui lui correspondent profondément. Elle utilise de l’eau, du papier pur coton et des pigments naturels, des matériaux respectueux de l’environnement, en accord avec ses convictions écologiques.
Carole a cessé de voyager depuis longtemps. Elle déniche ses sujets autour d’elle et n’a pas besoin de parcourir le monde pour trouver l’inspiration. Dans la tranquillité de son atelier, elle peint des aquarelles qui racontent la vie douce et sédentaire, sans pour autant refléter un renfermement sur soi-même. Au contraire, ses sujets – vieilles pierres et objets anciens, abîmés par l’usage et le temps – portent en eux les souvenirs de beautés encore présentes.
C’est une ode à la vraie vie que sa peinture veut chanter. Une manière de mettre en lumière l’âme des objets ainsi que les mains qui les ont réalisés pour rappeler qu’ils ont traversé les âges, en opposition à la surconsommation contemporaine.
Dans le Couloir du Temps, elle présentera deux séries d’œuvres. L’une mettra en valeur des détails architecturaux, dont certains éléments gersois et lectourois. Pour les visiteurs, ce sera un jeu de piste passionnant : reconnaître ces fragments du patrimoine et les retrouver dans la ville. L’autre série illustrera, à travers sa technique magistrale, la beauté intemporelle d’objets anciens.
Au-delà des œuvres, ce que Carole recherche dans ses expositions, c’est l’échange. Elle aime voir dans les yeux du public cette lueur d’émerveillement, ce frisson du souvenir qui surgit face à une image. Comme une madeleine de Proust, ses aquarelles réveillent des émotions enfouies, des instants partagés, une nostalgie heureuse.
Elle anime aussi des ateliers depuis des années, mais elle n’enseigne que la technique, laissant à chacun le soin de trouver sa propre créativité. Car pour elle, l’art est une expérience intime et personnelle, qui ne se dicte pas.
Son retour à Lectoure, après une première venue en 1994, est un événement à ne pas manquer. Carole offre à voir bien plus que de simples peintures : elle redonne à l’aquarelle ses lettres de noblesse, cette technique autrefois cantonnée aux esquisses mais qui, entre ses mains, devient une œuvre à part entière. Ce ne sont pourtant que des feuilles de papier, où l’eau de l’aquarelle s’est évaporée et n’a laissé que des pigments incrustés. La nature reste ainsi, le plus possible, préservée de la folie contemporaine… Il est temps de sauver l’aquarelle et de se laisser porter par son art.
Aujourd’hui, dans un monde en perpétuelle accélération, son travail nous invite à ralentir, à observer et à apprécier ce qui nous entoure. À travers ses œuvres, elle nous rappelle la beauté du temps qui passe et la richesse des objets que l’on chérit longtemps. Une démarche humble et puissante, qui fait de chaque aquarelle une empreinte délicate de la mémoire et du vivant.
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