Conférence sur le préfet Féart : un auditoire embarqué par le récit
Samedi 8 mars, au cinéma Grand Angle de Fleurance, l’association culturelle La Floureto a présenté sa conférence mensuelle à de nombreux auditeurs. Il faut dire qu’il s’agissait d’une communication de Laurent Marsol.
Le sujet ? Le préfet Féart. S’il est justement un préfet parmi la cohorte de la centaine de préfets du Gers qui contribua grandement par son action à marquer son passage au sein de ce département, c’est bien Paul Féart. Né dans les Ardennes, à Sedan, en 1817, dans une famille de notables bien établie, Paul Féart embrasse à 20 ans une carrière dans l’administration, laquelle devait se clore trente ans plus tard lors de son décès.
Il siège en Loire-Atlantique, en Algérie, à Oloron, à Reims, avant d’arriver en février 1852 dans le Gers. C’est son premier poste de préfet. Il devient alors un préfet à poigne : il réprime, par exemple, l’insurrection républicaine gersoise face au coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte le 2 décembre précédent. À cette époque, les pouvoirs d’un préfet sont très étendus, ayant le triple pouvoir de nomination, révocation et classement. Le représentant de l’État se doit en effet de nommer par décret les facteurs, instituteurs, titulaires de débit de boissons et de tabac, mais aussi les gardes-champêtres et cantonniers, les maires, ainsi que leurs premier et deuxième adjoints. De même, il revient aux préfets de classer de simples chemins au rang de chemins vicinaux, de procéder s’il en éprouve la nécessité au changement du nom des communes… Dans le Gers, trois exemples sont célèbres : La Sauvetat, anciennement Lassauvetat ou La Romieu (Larroumieu) par exemple. Féart côtoie Granier de Cassagnac, député du Gers, successivement deux archevêques d’Auch, Nicolas de La Croix d’Azolette et Antoine de Salinis. Il œuvre évidemment en direction du monde paysan. Il bâtit ou embellit : les palais de justice de Lombez, Mirande et Condom, les halles de Samatan, Lupiac et Nogaro, les églises de Saint-Clar, Plaisance-du-Gers et Ricourt. Et à Auch, il introduit l’éclairage au gaz, permet le nivellement des places de l’hôtel de ville et de la cathédrale et l’agrandissement du Foirail, et évidemment l’escalier monumental. Fort de sa réussite, le régime impérial nomma Féart préfet à Rennes. Il mourra en 1867.
L’auditoire a été, comme à chaque fois, embarqué par le récit de cette vie illustre mais méconnue.
Le prochain rendez-vous de la Floureto aura lieu le samedi 12 avril, toujours à 14h au cinéma Grand Angle, avec cette fois une intervention de Florian Duffour sur les Gaulois dans nos contrées.
Source texte La Floureto
