Budget 2025 : changements dans le secteur de l’immobilier
Pour faire face à la crise du logement actuelle et faciliter l’accès à un logement décent à un prix abordable, le projet de loi de finances 2025 prévoit des changements significatifs dans le secteur de l’immobilier.
Dans un contexte de rigueur budgétaire, le gouvernement prévoit de modifier le Prêt à Taux Zéro (PTZ) et envisage la suppression du dispositif Pinel. Des ajustements fiscaux concernant à la location meublée sont également à l’ordre du jour, tandis que le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), ne sera pas remis en cause malgré les critiques.
1/ Un prêt à taux zéro accessible sur tout le territoire
Le gouvernement envisage de rétablir le PTZ sur tout le territoire pour les primo-accédants, afin de faciliter l’accession à la propriété.
Lors de l’Assemblée nationale du 1er octobre 2024, le Premier ministre Michel Barnier a annoncé que le PTZ pourrait redevenir accessible à tous les Français, alors qu’il est actuellement limité aux achats d’appartements neufs en zones tendues et aux logements anciens avec travaux dans les zones détendues.
Si les modalités d’application du PTZ restent encore floues, il compte parmi les réformes qui pourrait considérablement bouleverser le marché immobilier.
2/ Une réduction budgétaire pour MaPrimeRénov’
Une réduction significative des crédits alloués à MaPrimeRénov’ est prévue par le gouvernement pour 2025.
Effectivement, l’enveloppe dédiée à la rénovation énergétique a été revue à la baisse, s’élevant désormais à 2,3 milliards d’euros, au lieu de 3,3 milliard d’euros en 2024. Cette coupe budgétaire pourrait ralentir les rénovations énergétiques des logements anciens, malgré l’urgence de la transition énergétique.
3/ La fin de la Loi Pinel
Le dispositif Pinel qui soutient l’investissement locatif dans l’immobilier neuf, ne sera pas reconduit, ni remplacé après le 31 décembre 2024. A moins qu’elle bénéficie d’un sursis jusqu’au 31 mars 2025.
Ce sont les résultats très mitigés et l’importance des coûts de la défiscalisation qui explique une telle décision. En somme, bien que ce dispositif facilite l’accès à des logements de qualités pour les ménages modestes, il ne garantie pas la pérennité du statut intermédiaire du logement qui peut alors faire l’objet d’un déplafonnement.
En l’absence d’un nouveau dispositif incitatif, l’État devra explorer d’autres solutions afin de relever le secteur de la construction.
4/ Une suppression de l’avantage fiscal des LMNP
Le projet de Loi de Finances 2025 met fin à l’avantage fiscal des Loueurs en meublé non professionnel (LMNP) concernant l’amortissement lors de la revente d’un bien. Désormais, les amortissements déduits durant la période de détention grâce au régime réel d’imposition seront réintégrés dans le calcul de la plus-value, augmentant ainsi l’imposition lors de la vente.
Le Gouvernement, soutient un objectif d’harmonisation de la fiscalité du LMNP avec d’autres régimes d’investissements immobiliers, afin de répondre à certains enjeux tels que le désintérêt pour la location vide ou encore l’essor considérable des logements meublés de tourisme qui aggravent la crise du logement.
5/ Le diagnostic de performance énergétique (DPE) demeure problématique en 2025
Malgré des réformes successives, le DPE reste peu fiable et particulièrement exaspérant pour les propriétaires comme les locataires. Pour 2025, le Gouvernement a décidé de simplifier et clarifier ce dispositif en y apportant des ajustements notamment concernant le calendrier des interdictions de location de passoires thermiques.
Par ailleurs, les DPE réalisés entre le 1er janvier 2018 et le 30 juin 2021 perdront leur validité après le 31 décembre 2024. Il faudra donc obligatoirement un diagnostic datant du 1er juillet 2021 pour vendre ou louer un logement.
En somme, un audit énergétique sera obligatoire pour les logements classés E à partir du 1er janvier 2025, alors qu’il était jusqu’alors imposé pour les logements classés F ou G. Il s’agit donc d’une mesure contraignante destinée à contribuer aux objectifs écologiques du gouvernement.
6/ Vers un retour de la taxe d’habitation ?
Certains élus évoquent le retour de la taxe d’habitation supprimée par Emmanuel Macron, comme le parlementaire David Guiraud, qui a déposé un amendement pour sa réintroduction.
La suppression de cet impôt mise en place de 2018 à 2023, visait à augmenter le pouvoir d’achat, mais a créé un déficit de 20 milliards d’euros. Bien que la taxe d’habitation ait été jugée injuste et complexe, certains estiment qu’un retour pourrait permettre le financement des collectivités locales. Cependant, le gouvernement semble réticent à cette possibilité.
Le Projet de Loi de Finances 2025 va profondément transformer le secteur du logement en France, obligeant les propriétaires à repenser leurs stratégies d’investissement. Si un bon nombre de mesures témoignent d’une volonté d’harmoniser la fiscalité immobilière et de favoriser les enjeux en matière de transition écologique dans ce secteur, d’autres exigent une attention particulière pour anticiper leur impact sur la dynamique du marché immobilier.