Opération Boléro-Paprika
Le 7 septembre 1950, à l’heure du laitier, la police réalise sur l’ensemble du territoire français un des plus vastes coups de filets de la guerre froide. Deux cent quatre-vingt-huit personnes, toutes étrangères, espagnoles pour la plupart, sont interpellées et, bientôt, expulsées ou assignées à résidence. L’opération Boléro-Paprika commençait.
C’est cette histoire qu’Henri Calhiol est venu raconter ce samedi 13 septembre au cinéma Grand Angle de Fleurance, dans le cadre des conférences organisées par l’association culturelle fleurantine La Floureto. Grâce à des archives familiales inédites, il a pu mettre à hauteur d’homme cette affaire. Il a été question de la Guerre d’Espagne, de la Retirada, des réfugiés hétérogènes, des résistants, du parti communiste d’Espagne, de la Guerre froide, de Franco, des RG, du préfet de région Pelletier … et surtout du Gers, des 12 Espagnols arrêtés dans notre département, et envoyés soit en Corse soit en Algérie.
Enfin un focus sur le proscrit mirandais Juan Forga, ancien Résistant dans la région de Mirande (Bataillon Soulès, Armée Secrète) et président de l’Amicale des anciens guérilleros FFI du Gers après la Libération, non communiste éloigné en Algérie durant plus de 10 ans, assigné à résidence et pointant à la gendarmerie chaque dimanche.
L’assistance cet après-midi-là au cinéma de Fleurance était passionnée, des membres des familles concernées étaient présents, des curieux, des personnes qui voulaient savoir ce qu’était cette opération pratiquement inconnue, du moins inconnue. Elle ne l’est plus pour les membres de la Floureto, grâce à Henri Calhiol.
Le mois prochain, ce sera au tour de Ronny Guardia-Mazzoleni de prendre la parole, et le sujet sera tout aussi passionnant : il sera question des duels.
