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Lecture mensuelle du Griot Blanc : Geneviève Bigueure nous parle de George Sand

Nous avons eu le bonheur de commencer joyeusement cette nouvelle saison en donnant satisfaction au public pour notre lecture du Jeu de l’Amour et du Hasard de Marivaux.
Nous allons continuer sur un registre tout différent avec la lecture d’extraits de la correspondance de George Sand. Nous parlons de lettres qui ne sont pas un exercice littéraire, mais qui ont été réellement adressées à des correspondants et correspondantes de toute sorte. C’est une proposition moins festive qu’une brillante comédie de notre grand dramaturge du 18ème siècle. Mais les correspondances des écrivains et écrivaines ont aussi leur attrait : elles plaisent, retiennent, enchantent parfois.
Nous sommes curieux de la vraie personnalité et de la vraie vie de ces créateurs et créatrices dont les œuvres nous ont marqués ou interpelés. Et nous pouvons trouver un grand intérêt et prendre beaucoup de plaisir à pénétrer ces échanges. Leurs lettres sont parfois le plus attractif de leurs écrits ou ce qui en survit le mieux. Pour George Sand, dont l’œuvre est pourtant immense et infiniment diverse, on peut se risquer à dire que sa correspondance est son chef d’œuvre et un monument du genre.
D’abord par son volume ! On peine à croire à l’estimation du nombre de lettres qu’elle a écrites au sein d’une vie incroyablement active, créative et dévouée . Vingt-deux mille, apprend-on ici, quarante mille, nous objecte-t-on là ! Mais on est stupéfait aussi par l’ampleur, la richesse et l’intérêt de leur contenu. Elle y dévoile sa personnalité totalement hors du commun avec une liberté saisissante. Elle y raconte sa vie « par le menu » dans sa vérité. Elle y peint par ricochet celle de son temps, car elle fréquente « tout ce qui compte », non pas dans un sens mondain, mais par son implication dans la vie intellectuelle, artistique, sociale, politique au plus haut niveau.
On appelle parfois le 19 ème siècle le siècle de Victor Hugo : un de ses biographes observe qu’on pourrait aussi bien l’appeler le siècle de George Sand ! Tout chez elle est de même envergure, notamment son progressisme et son engagement pour la cause du peuple, titre d’un journal qu’elle avait fondé.
Notre travail a consisté à vous choisir, dans cet océan de missives, des extraits représentatifs de tous les domaines où elle s’y est exprimée : entre Nohant dans le Berry et Paris et la région parisienne, sa vie domestique et familiale, d’épouse puis de femme libérée, sa vie publique d’écrivaine, les terrains de son combat social et politique, ses attachements, ses amours, ses amitiés, ses antipathies, ses déceptions, ses deuils, ses espoirs. Pour vous donner l’envie d’y plonger : cela en vaut vraiment la peine.
Geneviève Bigueure

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