Plan d’économie du gouvernement : « Il faut se préparer à un tour de vis budgétaire » prévient Jean-René Cazeneuve, le rapporteur général du budget
Le plan d’économies de 10 milliards d’euros en 2024, présenté par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire et le ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave, a été défendu devant l’Assemblée nationale le mercredi 6 mars. Jean-René Cazeneuve, le rapporteur général du Budget, met en garde contre la nécessité de se préparer à des mesures d’austérité dans le cadre du plan d’économie du gouvernement.
Jean-René Cazeneuve, député Renaissance et rapporteur général du budget, a été invité sur FranceInfo le mercredi 6 mars. Il estime qu’il est possible que le plan d’économies pour 2024 dépasse ce qui a été annoncé. Selon lui, il est important de se préparer à cette éventualité en raison du contexte international actuel. Il souligne qu’il n’est « pas complètement impossible » que le gouvernement doive réaliser davantage d’économies. Il appelle à la prudence, soulignant que la situation internationale est extrêmement difficile. « Quelles vont être les conséquences et combien de temps ça va durer en Ukraine ? » s’interroge le député. Est-ce qu’il faut qu’on bascule dans l’économie de guerre ? La crise au Proche-Orient, combien de temps elle va durer ? Quel impact elle a sur les économies ? L’Allemagne est en récession. « Si on est capable de répondre avec précision quand ces effets-là vont s’atténuer, on est capable de prévoir ce qui va se passer exactement en 2024 », estime Jean-René Cazeneuve. Mais il appelle à « rester prudent » en raison du « contexte international très difficile ». Les Français nous demandent de gérer les finances publiques. Donc on doit tenir compte de ce ralentissement. »
Si la France doit passer en économie de guerre, comme l’a suggéré Emmanuel Macron, il sera nécessaire de mettre en place de nouvelles mesures d’austérité budgétaire, a averti Jean-René Cazeneuve. Il a souligné que « la position de la France est claire ». La Russie ne peut pas remporter cette guerre. Si le conflit perdure et que les Européens doivent maintenir leur mobilisation pour soutenir l’Ukraine sur le long terme, cela aura un impact sur nos finances publiques. Le député a également mentionné qu’en cas de prolongation de la crise et de stagnation de l’économie européenne, des mesures sociales devront également être prises.
Le rapporteur général du budget a exprimé son soutien pour un débat sur le plan d’économies du gouvernement. En revanche, le président de la commission des Finances, Eric Coquerel, a critiqué une décision prise par décret. Il a souligné qu’il est inacceptable qu’un mois et demi après les discussions budgétaires, le gouvernement revienne sur sa décision par décret sans proposer de projet de loi de finances rectificative pour permettre au Parlement de débattre. Selon l’élu Insoumis, le débat a déjà eu lieu en commission des Finances et doit maintenant se poursuivre dans les médias, comme l’a assuré Jean-René Cazeneuve.
Le rapporteur général du budget a également déclaré qu’il est favorable à un débat en général et qu’il n’y a rien à cacher. Il a affirmé son soutien pour un débat dans l’hémicycle si le gouvernement le demande. Il n’exclut pas la possibilité d’un budget rectificatif en fonction de l’évolution des indicateurs économiques tout au long de l’année.